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Climatiseurs et frigos peuvent continuer à nous rafraîchir

22 août 2022

À plus long terme aussi, si l’entretien et le traitement en fin de vie sont correctement effectués

Maurice Geelen, Managing Director de Coolrec -

Le soleil, la chaleur et la sécheresse sont de plus en plus présents en Europe (Belgique incluse). Ces dernières années, la chaleur extrême a été à la fois plus fréquente et plus intense en Europe. Pensez aux étés chauds et secs de 2018, 2019, 2020 et à l'heure actuelle.  Aucun recoin du monde n'échappe aux conséquences du changement climatique. Vagues de chaleur plus nombreuses et plus intenses, sécheresses et incendies persistants, puissants ouragans ou précipitations plus importantes : toutes les régions du monde sont touchées par l'une ou plusieurs de ces tendances. Dans de nombreuses régions du monde, les populations et les écosystèmes sont déjà au pied du mur. Plus près de chez nous, la crise climatique se ressent et se remarque plus que jamais. Si les climatiseurs et les frigos nous permettent de nous rafraîchir au moment présent, ils sont également susceptibles de réduire véritablement le réchauffement à plus long terme. J'aimerais vous expliquer comment nous pouvons, ensemble, faire en sorte de continuer à nous rafraîchir.

Ne rien faire n'est plus une option

Dans le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) d’avril 2022, des scientifiques ont écrit que ces tendances allaient à l’avenir être de plus en plus marquées et se produisaient à une fréquence jamais vue. Les émissions de CO2 dans le monde n'ont jamais autant augmenté qu’au cours des dix dernières années. Nous sommes déjà confrontés actuellement à un réchauffement climatique de plus de 1 degré et les conséquences sont déjà perceptibles. Si la température augmente encore davantage, les effets ne feront que s'accentuer et, à certains endroits du monde, cela donnera lieu à des dégâts irréversibles.

Toutefois, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. Comme l’humain en est la cause, nous pouvons encore faire quelque chose. L'objectif reste en vue, mais les prochaines années seront décisives. Ne rien faire n'est plus une option. Nous ne pourrons atteindre les objectifs de Paris (à savoir limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré) que si nous parvenons à réduire drastiquement, c’est-à-dire diminuer de moitié, les émissions mondiales d'ici 2030. Il est crucial d'atteindre le niveau de zéro émission nette d’ici 2050. Cela signifie qu'en matière d'investissements et d'initiatives, cet objectif doit déjà être au centre des préoccupations. Cela nécessite des efforts dans tous les domaines : de la transition énergétique et de l’utilisation durable de l'énergie et des terres à des changements dans nos modes de vie, de consommation et de production.

Plan d'action circulaire

Les scientifiques du GIEC ont remarqué la volonté croissante d'agir en faveur du climat tant auprès des décideurs politiques, que des entreprises et des citoyens. À l’instar des gouvernements fédéral, flamand et wallon, qui associent les objectifs climatiques à l'économie circulaire et sa contribution nécessaire, je tiens à souligner que le changement de système lié à la réutilisation des matériaux et des déchets leur donne une nouvelle vie, est non seulement indispensable à la transition vers une économie circulaire et à la clé pour atteindre les objectifs climatiques européens, mais est aussi nécessaire pour ramener le modèle de consommation belge dans les limites d'un monde viable.

C'est précisément pour cette raison que Renewi s’est penchée, au cours des six derniers mois, sur la manière dont elle pouvait y contribuer. Il en résulte un plan d'action circulaire visant une réduction significative des émissions de CO2 potentielles des Pays-Bas, que nous avons fait parvenir au gouvernement néerlandais. Cette proposition comprend quatre actions réalistes. L'une de ces actions concerne les activités de Coolrec : l'élimination et le recyclage responsables des fluides réfrigérants chimiques et des gaz de transmission d'équipements électroniques. Une grande partie des équipements frigorifiques est déjà correctement traitée. Cependant, malgré des efforts communs, une partie considérable reste inaperçue. Le traitement responsable de ces déchets d’équipements entraînerait une réduction de 0,3 mégatonne de CO2 par an aux Pays-Bas. Imaginez un peu, cela équivaut à 400 millions (!) de kilomètres de camions. Ce calcul, valable aux Pays-Bas, n'est pas le même pour la Belgique. Mais il est évident que l'impact sur la réduction du CO2 y serait aussi important. En outre, le bon entretien des climatiseurs et des pompes à chaleur permet encore une réduction potentielle supplémentaire.

Fluides réfrigérants : un impact au-delà du CO2

Tous les réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs (même ceux de votre voiture), chaudières électriques ou pompes à chaleur contiennent des fluides réfrigérants chimiques. À la fin des années 1980, les anciennes variantes (CF et HCFC) ont été remplacées par des fluides réfrigérants alternatifs (principalement des HFC), car il s'est avéré qu’elles étaient responsables de la dégradation de notre couche d'ozone. Heureusement, cette couche a commencé à se rétablir, entre autres par cette intervention. La bonne nouvelle s'arrête là car, même si ces nouveaux fluides réfrigérants n'ont pas d'effets néfastes sur la couche d'ozone, ils sont responsables, bien plus que le CO2, du réchauffement de l'atmosphère. Selon leur composition chimique, ils ont un impact de 1000 à 9000 fois plus important que le CO2. Depuis 2016, il a donc été décidé d’abandonner progressivement leur utilisation.

Nous avons constaté en 2020 que plus de 20 % des réfrigérateurs que Coolrec traite contiennent encore des substances qui dégradent la couche d'ozone. Et 35 % des réfrigérateurs traités contiennent encore des HFC. En d'autres termes, plus de la moitié (55 %) des frigos traités contiennent encore un fluide réfrigérant ou un gaz de transmission dont l’impact en matière de CO2 est important. Et il ne s'agit là que des frigos.  

Les climatiseurs, les pompes à chaleur, les chaudières électriques, les refroidisseurs d'eau et les distributeurs automatiques de boissons froides et chaudes contiennent également beaucoup de ces substances nocives.

Un entretien et un traitement corrects

Malheureusement, pour diverses raisons, bon nombre de ces appareils n'arrivent pas dans des unités de traitement certifiées, ce qui fait que les fluides réfrigérants et les gaz de transmission sont libérés dans l'atmosphère et contribuent de manière significative au réchauffement climatique. Un démontage correct et une gestion minutieuse des fluides réfrigérants sont donc essentiels. La récupération des fluides réfrigérants a un effet d'atténuation considérable. En effet, une fois qu'ils ont été récupérés et stockés avec précaution, ils peuvent être réutilisés ou transformés en d'autres produits chimiques qui ne contribuent pas au réchauffement de la planète. Ce processus de transformation est la seule manière de gérer définitivement les émissions liées à ces fluides. C'est un processus coûteux et technique, qui devrait quand même devenir la norme. Une norme circulaire.

Les fluides réfrigérants libèrent des émissions à chaque étape de leur cycle de vie. Ces émissions provoquent le plus de dégâts lorsqu’elles proviennent de déchets d’appareils, mais ont également lieu pendant la production, le remplissage des installations, des fuites ou des travaux d'entretien.