On a beau recycler de plus en plus de déchets de matériaux, la véritable durabilité n’est pas toujours au rendezvous. Les incinérer ne correspond en tout cas pas à la définition d’une économie circulaire. 

Texte : Philippe Van Lil

Le message de Mark Thys, CEO de Renewi Belgique, est clair  : «  Si l’on veut avoir un réel impact sur la réduction du CO2 et des gaz à effet de serre, il faudrait un meilleur recyclage des matériaux. Lorsqu’on entend parler aujourd’hui du recyclage des matériaux à hauteur par exemple de 70 %, il est important de souligner qu’une très large part concerne la valorisation dite ‘énergétique’. En clair, on envoie ces matériaux vers des incinérateurs pour en utiliser l’énergie. Pour nous, ce n’est pas du recyclage ! »   

Le tri est essentiel

Ceci explique que l’entreprise Renewi a mis en place un système de tri des matériaux de manière à pouvoir leur offrir une seconde vie. « Un tri correctement opéré permet réellement de valoriser les déchets en les transformant en de nouvelles matières premières. On est ainsi vraiment dans de l’économie circulaire et plus verte‚ », poursuit notre interlocuteur. À titre d’exemple, son entreprise recycle les déchets organiques en carburant Bio-LNG. Plus globalement, elle a investi de quoi traiter un demi-million de tonnes de matériaux divers rien qu’en Flandre et planifie d’en faire autant pour 300.000 tonnes en Wallonie d’ici à 2026. « Aujourd’hui, 75‚ % des déchets sont brulés. Notre ambition est de réduire cela à 25 % » Mark Thys pointe un dernier élément : « Si la Belgique est un bon élève comparé à certains pays d’Europe, il n’en reste pas moins que le recyclage et le traitement des déchets sont des matières régionalisées dans lesquelles il y a de grandes disparités en termes de réglementation. Le tri devrait être bien plus minutieux et sophistiqué en Wallonie. Il faudrait y mettre en oeuvre de nouveaux moyens de taxation pour mieux valoriser et trier à la source.‚» Recycler ne rime pas toujours avec circularité.