Mark Thys, directeur de Renewi Belgium

Enlever le pied du frein, passer à la vitesse supérieure et accélérer. Peut-être même changer le fusil d’épaule pour ralentir le changement climatique qui, le mois dernier, était soudainement tout près. Ce n'est pas un hasard si j’utilise de nombreuses métaphores et un jargon dans le monde de l'automobile. En tant que "nouveau venu" dans le secteur, après 20 ans dans l'industrie automobile, je suis agréablement surpris par la dynamique de l'industrie de la gestion des déchets. Mais surtout, je me sens responsable car, ensemble, nous pouvons faire la différence dans le secteur et faire partie des solutions. Si seulement nous pouvions passer à la vitesse supérieure.

La vitesse (du changement) est essentielle

2021 est un été de catastrophes naturelles. Pendant longtemps, les catastrophes naturelles semblaient que pour la télévision : une réalité sur d'autres continents ou le scénario d'un film passionnant. Mais avec les inondations en Belgique et dans les pays voisins ou les incendies de forêt dans le sud de l'Europe, l'urgence du Green Deal européen est plus qu'évidente. Il est temps de s'attaquer à l'urgence climatique. C'est clair maintenant. Il faudra plus qu'une prière rapide pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius. Les plans climatiques mondiaux issus de l'accord de Paris sur le climat devraient contribuer à hauteur de 15 % maximum à cette réduction cible. L'économie circulaire peut apporter les 85 % restants. Si les gouvernements, l'industrie et les autres acteurs clés prennent l'initiative de passer de la circularité actuelle (seulement 8,6 %) à 17 % en 2032, nous comblerons le fossé et limiterons le réchauffement climatique à moins de 2 degrés en 2050. La transition vers une économie circulaire doit se faire rapidement.

Le recyclage est le moteur

Une transition durable est possible en combinant une réduction drastique de l'utilisation des matières premières primaires, l'éco-conception, le recyclage et la création de matières premières secondaires à partir des flux de déchets. Trop souvent, et injustement, le recyclage est relégué au second plan lorsqu'il est question d'économie circulaire. Le recyclage est plus que la dernière option pour un produit. Bien sûr, les produits doivent d'abord être réparés et réutilisés, mais il y aura toujours un moment où l'on donnera une seconde vie à un matériau.

Le maintien des matériaux dans le cycle est le chaînon manquant pour atteindre les ambitions climatiques mondiales. N'est-ce pas simple ? Considérez nos produits et matériaux comme un stockage temporaire de matières premières. De cette façon, nous faisons d'une pierre deux coups : d'une part, nous limitons l'extraction de matières premières primaires rares et, d'autre part, nous donnons une seconde vie à celles qui ont déjà été extraites au lieu de les brûler. Le recyclage joue donc un rôle crucial, non seulement dans la création de matières premières secondaires, mais aussi dans la production d'alternatives de qualité à des matériaux de plus en plus rares. En évitant de jeter ou de brûler les déchets, nous maintenons les matériaux précieux dans le cycle de valorisation du produit. Sinon, des matériaux sont perdus et nous créons du CO₂ inutile.

Pole position

La transition des processus linéaires vers une économie circulaire exige des changements de comportement de la part de chacun d'entre nous, des organisations et des gouvernements, et surtout des leaders du marché de l'industrie des déchets et des produits, qui sont motivés par la recherche et l'innovation.

La Flandre veut et peut être un fer de lance international pour le recyclage et les matériaux secondaires. VLAREMA 8 en témoigne. Mais il faut faire plus. Je tends donc la main à mes collègues, à des partenaires potentiels et au gouvernement pour faire en sorte que cette législation ambitieuse ne reste pas lettre morte.

Profitons pleinement de notre pole position privilégiée pour gagner cette course contre la montre. Et surtout, enlevez votre pied du frein et mettez-le sur l'accélérateur !

Lisez l'interview complète dans le magazine recyclepro.be ici (néerlandais) :